Aux dernières nouvelles / Mongolia |
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Aux dernières nouvelles nous sommes enfin arrivés à Oulan-Bator après une traversée épique de la Mongolie : Pistes défoncées, neige, rencontres surprenantes, chute et sorties de pistes, traversées de rivières, enlisement dans les sables du Gobi-Altai. Récit d’une quinzaine aussi belle qu’éprouvante pour les motos. La Route des Empires s’achève. Récit. |
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Yes we Khan ! Les premiers kilomètres au pays de Genghis Khan nous donnent un rapide aperçu des 1,500km qui nous attendent : Paysages féériques, absence de routes et de signalisation, pilotage à la boussole, sable et poussière, casses à répétition et problèmes mécaniques en tous genres. Au palmarès :
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Altaï la route Mais revenons au début. Après 5 jours à traverser la vallée de l’Altaï côté soviet, la sortie de Russie est rude : le bitume s’arrête net à la frontière. Les montagnes mongoles sont sauvages, pures, inspirantes. Les deux premières journées sont cousues de montées à pic, franchissements de col, descentes sinueuses. Les étapes ont déjà les noms exotiques qui nous indiquent que l’Asie centrale est déjà bien à l’ouest : Olgii, Khovd, Bumbat Khairkhan. Malheureusement ce cross country sportif et jouissif se paie cash, et l’on se rend vite à l’évidence : nos machines de guerre sont plus adaptées pour aller acheter sa baguette de pain à Louveciennes ou Pimlico le dimanche que pour avaler la poussière des pistes désertées. Il faudra nous arrêter une journée entière à Altaï (province du Gobi-Altaï) pour laver les filtres à air, nettoyer les gicleurs, souffler dans les pointeaux et démonter les réservoirs. A l’Altaï Hotel, petit hôtel décrépi de la ville, les scènes absurdes se succèdent… Est-ce le soleil qui nous a tapé sur la tête ? Charles demande de se faire montrer la chambre par la réceptionniste, il la suit et subitement celle-ci se met à monter les escaliers quatre à quatre. Quelle mouche l’a piquée? Il se retrouve à lui courir après dans les couloirs de l’hôtel jusqu'à ce qu’arrivée devant la porte, elle s’arrête et impassible fasse visiter la chambre. Etrange. Le réveil du matin n’est pas mal non plus : cris et bruits de courses dans les couloirs nous font pester. Passant une tête par l’entrebâillement de la porte on aperçoit deux gros Mongols qui n’avaient pas bu que du lait de chèvre courant dans de grands éclats de rires après la femme du patron, plus cornu que ses yaks... Au dîner, rencontre intéressante avec Bian-tr-tr (oui oui vous avez bien lu!), professeur d’anglais du chef lieu de région… Hum mal barrés les gamins… |
Vive Gogol Map! Le lendemain la route est longue et nous serrons les dents et les amortisseurs pour parcourir 270km sur piste. Ici les routes sont à choix multiples avec une dizaine de pistes parallèles (Définition de Parallèle dans le Petit Robert-tr-tr mongol : adj. Se dit de deux lignes plus ou moins droites qui ne se coupent jamais, ou rarement). Bref Pythagore-tr-tr serait perdu avec ces pistes qui se croisent et se recroisent et on se demande souvent si la piste d’à coté n’a pas moins de cailloux. On essaie alors la voisine : tôle ondulée ! La prochaine : paquets de sable qui fait chasser la moto ; ah, on est mieux. Sur la piste, toutes les 2000 bosses, la pause s’impose. Record du monde du dialogue de sourds avec un chamelier vivant dans la montagne. Plus de 4 minutes d’échange en franco-mongol assaisonné de grands sourires, de poignées de main et de tapes amicales dans le dos. Aperçu : - Bonjour ça va ? Etc pendant 4 minutes, le berger appréciant visiblement notre compagnie. Rouler sur piste fatigue les pilotes et leurs montures. |
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Haute Voltige Gobi-Altaï, kilomètre 340, Flo plante sa roue avant dans un tas de sable accumulé dans le lit d’une rivière. Vol plané immédiat et atterrissage 3 mètres plus loin. L’important c’est pas la chute c’est l’atterrissage. Celui-ci est relativement soft. Plus de peur que de mal mais 30 minutes de manœuvre pour se sortir du bourbier… Route de Tögrög. Le rétro gauche de Charles se met à flotter comme un drapeau… Zioup il se détache! Charles tend le bras pour l’attraper en vol. Erreur et coup de volant. Sortie de piste. Pfffiouff un buisson! Bam une corniche et un décollage les 3 roues en l’air.
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Ouah l’Bator ! Nous nous approchons du but, c’est sûr… Bringuebalés sur les pistes de terre depuis 1500 bornes, nous croyons à un mirage… et puis… « Terre, terre ! » Enfin plutôt… « Fin de la terre ! » Sautant au sol pour embrasser le bitume, nous sentons la civilisation proche, et les quelques cratères, dunes de graviers et autres surprises qui pimentent quand même la vraie route semblent désormais des grains de sable sur un billard. Dernier bivouac au sommet des dunes de la réserve naturelle de Khustayn Uul, réveillés en pleine nuit par un vent à décorner le patron de l’Altaï Hotel, la tente complètement affaissée et l’angoisse de retrouver au matin deux petites dunes à la place de nos sidecars… L’arrivée sera comme le départ : la panne est l’apanage de la Routes des Empires. La moto de Charles est morte, finie, kaput. Bref tourner la clé de contact ne l’émeut pas plus que ça. Qu’à cela ne tienne, on finira au système D et parcourons les dernières bornes à 10km/h en se tractant, arrimés par des sangles qui menacent de rompre à chaque accélération. Tout est bien qui finit bien et après une visite émouvante de l’orphelinat SOS Children d’Oulan-Bator, nos motos éprouvées par ces milliers de kilomètres trouvent enfin le chemin du container, leur nouvelle maison pour les trois prochains mois… Direction Londres, le point de départ de tout ça. Heureux qui comme Ulysse… |
ENGLISH VERSION
Freshest news: We have finally reached Ulaan Baatar after a fascinating journey in Mongolia. Rutted tracks, snow, amazing encounters, fall and loss of tracks, river crossings, sidecars stuck in the sand of the Gobi-Altai. Story of a fortnight that was as beautiful and unforgettable for us as it was it was tough for the bikes. This is the end of the Road of Empires… |
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Yes we Khan ! The first kilometers in Genghis Khan’s country quickly sketch out what we are going to get in the next 1,500km : breathtaking landscapes, no roads and hence no road signals, sand and dust, essential use of the compass, numerous breakdowns and wide range of mechanical problems. On the top of the list:
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Altaï – On the road to perdition… But let’s start at the very beginning. After crossing the Altaï mountains on the Soviet side the exit of Russia is difficult: The asphalt stops net right after the border. The Mongolian mountains are wild, pure, uplifting. The first couple of days are just amazing with their stoned tracks, their high passes and winding descents. The names of the first cities speak for themselves (Olgii, Khovd, Bumbat Khairkhan) and tell the traveller that he is now in the East of Central Asia. Unfortunately that sporty and highly enjoyable cross country has a price. We realize quickly that our bikes are clearly not meant to be ridden off road despite their look of war-machines. It seems that they would be better of be driven in Pimlico to get some milk in the morning or go to the pub than on dusty tracks. We therefore had to stop one day in the city of Altaï (province of Gobi-Altaï) in order to clean air-filters, fix the carburettors and tear down the tanks. In the Altaï Hotel, the one and only dirty little hotel in town we come accross surprising scenes… Did we get a sunstroke ? The wake-up in the morning is not bad either. We hear some noisy people running in the corriders, some laughs and shouts… Grrrrrrr ! We open the door and a take a grumpy look outside. Two totally drunk Mongolian men are pushing the wife of the hotel owner into a room… Interesting ! During diner we meet with Bian-tr-tr (yes there is no typo!), English teacher in the main city of the region… Hum no wonder why people struggle to help us when we need something… |
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Thanks to Gogol Map! On the following day we have to ride 270km on tracks. Over here you have to choose between the tracks: one direction 10 possibilities! The various tracks cross each others and the game consists in finding the best one. As the neighbour’s grass is always greener it often seems that the track next to you has less stones or less sand. After a quick switch you realize that it’s not any better. On tracks we have stop at least once every 2,000 bumps. Spotlight on a dialogue between two deaf people: ourselves and a camel shepherd. More than 4 minutes of English-Mongolian discussion, smiles and handshakes : Etc It seems that the shepherd enjoyed speaking with us… Riding on tracks is not exhausting only for the bikes but also for the bikers… |
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Acrobatics Gobi-Altaï, kilometre 340, Flo plunges his front wheel in a sandbox in the bed of a dry river. Bottom line: a 3 meters glide but fortunately a soft landing in the sand. A bit scary but no damage. However it took us more than 30 minutes using the two-wheel drive to get out of this mess. On the road to Tögrög. Charles’ left miror starts floating like a flag…and then suddently falls down! Charles tries to catch it! Big mistake as he loses control of his bike and leaves the track! Pfffioufff right in the bush! Bam a big bump and the 3 wheels of the Ural take-off! As the camel shepherd would say « Saanagärk uzitkeaï üügin »!! Well you see what we mean…
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Ulaan Baatar !! We are getting close…for sure…After 1,500km on dirty tracks it looks like a mirage…and then… « Land !!! Land !!! » well…we mean « No more land !!! no more land !!! ». We jump out of our bikes and kiss the asphalt. We can feel the come back to civilisation and the holes and stones on the road feel like dust on a pool table. Our last camping on the top of sand dunes (as if we did not have enough sand so far!) in the natural reserve of Khustayn Uul. We wake in the middle of the night as the heavy winds are tearing down our tent… We fear having to dig in order to find our bikes in the morning... The end of the trip looks a bit like the beginning…One word summarize the situation very well: breakdown! Charles’s bike is dead. We try a few things but as we are in a hurry to meet the shipping company we have to tow it to Flo’s bike. The last 50km in town are difficult especially due to traffic jam and rain. All’s well that ends well. After a very moving visit to the orphenage of SOS Children our exhausted bikes finally reach the container… |